Contexte
Si l’aquaculture constitue une alternative, face à la pression exercée par la pêche industrielle sur la ressource halieutique, elle a également recours à des produits issus de la pêche industrielle intensive, dite minotière. Les poissons d’élevage sont en effet majoritairement nourris avec des petits poissons pélagiques transformés en farines. Dans une perspective de développement durable et de préservation des stocks, il est donc aujourd’hui nécessaire d’envisager autrement l’alimentation des poissons d’élevage en recherchant d’autres solutions comme introduire dans leur bol alimentaire des aliments durables, des alicaments composés notamment d’insectes, de légumineuses, d’algues, tout en valorisant les invendus alimentaires…
Programme
L’objectif principal du projet AIPAD est de développer un nouvel aliment pour l’aquaculture marine à base d’aliments durables protéiniques, qui permettrait de diminuer la pression sur les stocks de poissons sauvages et de les réserver à l’alimentation humaine. Il s’agit donc d’évaluer l’adaptation des poissons à un nouveau bol alimentaire, à la fois sur les plans physiologiques et morphologiques, et d’analyser leur vitesse de croissance en comparaison avec un aliment classique constitué de farine de poissons.
Phase 1
Cette phase expérimentale, réalisée au centre de recherche de l’Institut sur l’île des Embiez, consiste à mener des essais en bassins afin de tester plusieurs compositions d’aliment, en faisant varier le pourcentage de protéines. Six bassins d’expérimentation sont prévus : trois pour un lot témoin nourri à la farine traditionnelle, et trois pour les animaux alimentés avec la nouvelle formulation. Ils sont alimentés en eau de mer en continu et sont thermorégulés. Au cours de l’expérience, des analyses régulières permettront de suivre les paramètres physico-chimiques (température, salinité, pH, oxygène), ainsi que les excrétions (azote et phosphore).
Phase 2
En fin d’expérimentation, les poissons seront soumis à différentes analyses : organoleptiques, physiologiques, biologiques et physico-chimiques. Elles permettront pour chaque formulation, au-delà de la vitesse de croissance, d’évaluer également la qualité du produit final et de valider la composition de l’aliment la plus pertinente.
Phase 3
Le projet a également un objectif de valorisation de la ressource halieutique locale, en développant à terme un label qualité autour de ces poissons d’élevage. Cela permettra également de valoriser la filière aquacole en tant qu’acteur engagé dans la préservation du milieu. Enfin, le projet permettra de développer un nouveau marché pour l’aquaculture, de développer de nouvelles formations, mais aussi de créer de nouveaux emplois (producteurs d’insectes).
Ce projet est réalisé en partenariat avec LVSLF, structure basée sur le territoire de la CAVEM (communauté d’agglomération Var-Estérel-Méditerranée) qui a en charge la fabrication de l’aliment, le Centre de Recherche E.A.T qui a composé ce nouvel aliment, et avec les aquaculteurs de Cannes et de la baie de Tamaris.
Date de modification : 20 octobre 2021
Partenariats
Financier :
Région Sud
Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP)
Fondation Veolia
Métropole Toulon Provence Méditerranée (TPM)
Technique :
Le Ver est Sur le Fruit (LVSLF)
Centre de Recherche Ethique Aliment Terre (CREAT)/CNRS
Association pour la Pêche et les Activités Maritimes (APAM)
Ferme Cachalot (aquaculteur, La Seyne-sur-Mer).