On découvre dans l’aquarium du fort Saint-Pierre les poissons les plus courants, sars, mérous, oblades, mulets, mais aussi des crustacés, langoustes, homards et pagures, des gorgones, des anémones, des oursins, des éponges… Chaque biotope est reconstitué de façon à ce que l’on puisse observer une petite « parcelle de mer ». Outil pédagogique, il offre notamment aux plus jeunes, dans le cadre de sorties scolaires agrémentées de conférences, la possibilité de mieux connaître l’environnement marin.
Mais si le but est d’offrir à tous, grands et petits, la possibilité de découvrir les premiers mètres d’eau sous la surface, l’aquarium est aussi dédié à la reproduction : chaque année, des dizaines de naissances ont lieu dans nos bacs. Des bébés roussettes aux minuscules poissons-sangliers, en passant par les petits hippocampes, la vie marine suit son cours. Ces naissances aident à mieux comprendre la reproduction des animaux, et sont donc un outil précieux pour nos chercheurs. Mais elles sont aussi, comme l’explique Philippe Aublanc, Conservateur de l’aquarium, le moyen d’être « un aquarium durable », en évitant les captures en milieu naturel ; et, comme c’est déjà le cas par exemple pour les hippocampes, elles permettent de fournir des juvéniles à d’autres aquariums.
Alimenté directement en eau de mer depuis l’extérieur, l’aquarium assure à ses « pensionnaires » des conditions les plus proches possibles du milieu naturel : au gré des besoins et des saisons, le circuit est entièrement ouvert ou au contraire fermé, pour maintenir une qualité de l’eau et une température idéales.
Un musée complète l’information des visiteurs par des collections dédiées aux organismes marins méditerranéens, à leurs habitats, et par quelques pièces archéologiques d’épaves inventoriées autour des Embiez (Épave des Médailles).
Membre fondateur de l’Union des conservateurs d’aquarium (UCA), l’Institut est à l’origine de l’Union européenne des curateurs d’aquarium (EUAC).
« On ne protège bien que ce que l’on connaît bien !
L’aquarium de l’Institut n’est pas très grand mais il a de grandes ambitions ! S’il présente des espèces méditerranéennes dans leur biotope, c’est pour faire comprendre et aimer la mer…
L’aquarium est un lieu éducatif où il est possible d’apprécier la beauté des êtres marins mais aussi de comprendre le fonctionnement des écosystèmes, leur fragilité et leur interaction avec notre vie terrestre. Les océans sont à l’origine de toutes vies sur la planète. Respectons ces fondements, la biodiversité n’en sera que plus belle et renforcée.
Il a fallu beaucoup de temps et d’efforts pour que l’on apprenne à préserver l’environnement à terre. Respectons-nous le milieu marin comme si nous étions dans une forêt ? La réponse est non, beaucoup d’enfants partent à la plage avec leurs épuisettes et sont parfois félicités par leurs parents quand ils réussissent à attraper un crabe… qu’ils laissent bien vite se dessécher sur le sable. La pêche en mer est autorisée pour tout le monde, imaginons si l’on avait le même comportement dans nos campagnes, nos forêts, nos jardins…
Tout comme les parcs animaliers contribuent à montrer la beauté et la fragilité du monde sauvage terrestre, veillons à ce que les aquariums publics aient le même rôle pour la vie marine.«
Philippe Aublanc, Conservateur