L’approche biomimétique consiste en premier lieu à observer la nature et ses phénomènes, à essayer de les comprendre et d’en tirer des innovations profitables. Cette démarche est applicable sous trois aspects :
› les formes et structures – Le martin pêcheur a un bec d’une telle forme qu’il peut plonger à grande vitesse dans l’eau sans en troubler la surface. En étudiant cette singularité, des chercheurs et ingénieurs ont mis au point le nez du Shinkansen,« TGV japonais » qui peut fendre l’air plus facilement en réduisant sa consommation d’énergie et sans émettre de bang sonore dans les tunnels ;
› les procédés et matériaux – Les moules produisent une colle très puissante qui leur permet de rester accrochées aux rochers malgré l’assaut des vagues. En comprenant le processus de production de cette substance, des chercheurs ont développé une colle chirurgicale qui pourrait remplacer sutures et agrafes sur les tissus humains, et éviter les cicatrices ;
› les écosystèmes et les équilibres – Les écosystèmes fonctionnent de telle manière que les déchets d’une espèce sont les ressources d’une autre. Essayer de répliquer des modules de production circulaire est une approche directement bio-inspirée. C’est ce que fait la permaculture, par exemple.
L’Institut s’inscrit pleinement dans cette démarche : le milieu marin est une grande source d’inspiration pour les chercheurs. En contribuant à mieux connaître le fonctionnement des écosystèmes, ils mettent en lumière le génie créatif du vivant et ses quatre milliards d’années d’expérience.
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AMTIProgramme de recherche
L’aquaculture multitrophique intégrée (AMTI), expérimentée à l’Institut, cherche à associer plusieurs espèces dans une même ferme aquacole à terre pour que les déchets produits par les uns nourrissent les autres. En imitant l’écosystème naturel, on peut créer un modèle circulaire d’élevage.
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BiofoulingProgramme de recherche
L’Institut développe un programme de recherche sur le biofouling. L’objectif : produire une peinture antisalissure pour les coques de bateaux. L’idée est de s’inspirer d’organismes naturels qui ont des propriétés antifouling (antiadhésives) pour développer de nouvelles molécules respectueuses de l’environnement.
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Rapport du CESE
En 2015, Patricia Ricard a présenté au CESE (Conseil Économique Social et Environnemental) un rapport sur le biomimétisme. Adopté à l’unanimité, il préconise le développement de cette démarche en s’appuyant sur la mise en relation de ses acteurs et la multidisciplinarité.
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CEEBIOS
En 2015, le Centre Européen d’Excellence en Biomimétisme de Senlis (CEEEBIOS) est créé. Il a pour but de développer l’approche de bio-inspiration, de fédérer les acteurs, et de prouver l’intérêt de cette méthode. L’un de ses fondateurs est le Pr. Gilles Boeuf, membre du Comité d’honneur de l’Institut. Nous l’avions rencontré pour le dossier « Bio-inspiration : la nature comme modèle », paru dans la Lettre d’information de l’Institut.
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Carbone bleu
L’Océan, dans le combat annoncé pour faire face aux changements climatiques, est un allié de taille. En absorbant une large part du carbone atmosphérique, il offre à la planète une chance supplémentaire de continuer à respirer. Ce sont les écosystèmes côtiers, herbiers, mangroves, marais salés, qui, lorsqu’ils sont en bon état écologique, assurent cette fonction vitale.
L’édition 2019 de la Lettre d’information lui est consacré :