Dans le cadre du programme SAR-LAB*, Site Atelier de Restauration écologique de la Lagune du Brusc, les anciens salins font actuellement l’objet d’une action de restauration. La faune et la flore typiques des milieux lagunaires, après le rétablissement de la circulation d’eau, colonisent à nouveau le site !
Les échanges d’eau entre la lagune du Brusc et les anciens salins, exploités jusqu’aux années 30, puis transformés en jardin aquatique par Paul Ricard, se sont peu à peu interrompus au fil des décennies. Faute de renouvellement d’eau suffisant, l’écosystème s’est alors rapidement dégradé. Mais en janvier 2020, un canal équipé d’une martelière a été aménagé, et l’eau remise en circulation. Très vite, s’est amorcé un retour vers des conditions environnementales favorables à la revitalisation du site, qui remplit à nouveau de nombreuses fonctions écologiques.
Une zone de nurserie pour les poissons
22 espèces de poissons, recensées par l’équipe de l’Institut, profitent aujourd’hui de ses petits fonds, abrités et riches en herbiers de cymodocées et de zostères : les juvéniles y trouvent à la fois un abri qui les protège des prédateurs et une nourriture abondante. Dorades, sars, crénilabres, mulets, loups, ou encore athérines, parmi d’autres espèces, y passent les premiers mois de leur vie, avant de rejoindre la lagune, et la pleine mer, lorsqu’ils ont atteint leur taille adulte. Cette fonction de nurserie retrouvée est particulièrement importante pour le maintien des populations des petits fonds côtiers.
Un lieu de vie pour nombre d’espèces d’oiseaux
Le site est également un lieu de vie et de rassemblement pour une douzaine d’espèces d’oiseaux emblématiques des côtes méditerranéennes. On y trouve plusieurs espèces d’aigrettes et de chevaliers, mais aussi des martin-pêcheurs, des goélands bruns, des hérons cendrés, des mouettes rieuses, des canards colverts, des petits gravelots, des courlis cendrés, des échasses blanches, ainsi que des flamants roses. La zone est pour eux un lieu d’alimentation mais aussi de repos.
Une flore typique des zones lagunaires
Outre les herbiers marins qui s’épanouissent sous la surface, les abords du site voient également se développer, à terre, ce que l’on appelle des plantes halophiles, parfaitement adaptées à un milieu salé. Selon les espèces, certaines survivent à quelques embruns, tandis que d’autres sont capables de vivre avec les racines complètement immergées. Leur tolérance au sel détermine ainsi leur localisation dans ces zones parfois hostiles.
En moins de deux ans, le site a déjà retrouvé une partie de ses fonctions écologiques, comme en témoignent les observations régulièrement menées par les équipes de l’Institut.
* Le programme SAR-LAB est financé par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et mené par l’Institut océanographique Paul Ricard.
Photo d’ouverture, P. Lelong.