La Décennie des sciences océaniques au service du développement durable vient de démarrer. Quel est le but de cette initiative internationale, lancée par les Nations Unies, et comment contribuera-t-elle à préserver l’Océan, bien commun de l’humanité ?
Un constat, l’Océan est au cœur de l’environnement global
La route a été longue, mais le rôle majeur de l’Océan dans la machine climatique n’est aujourd’hui plus contesté. Il absorbe près d’un tiers du CO2 produit par l’homme et atténue indéniablement les impacts du réchauffement climatique. Sa bonne santé, aujourd’hui, nous concerne tous, alors qu’il doit faire face à de multiples menaces : surpêche, acidification, pollutions diverses, réchauffement des eaux… Et si certaines mesures réglementaires, comme la gestion des stocks halieutiques, l’interdiction de certaines polluants ou la mise en place de zones protégées, peuvent apporter une partie des réponses, le développement des sciences océaniques est essentiel.
Mobiliser autour de la recherche océanique
Cette Décennie doit permettre de multiplier les programmes de recherche dédiés aux océans, mais aussi d’encourager les échanges entre chercheurs, entre équipes, et entre les différentes disciplines qui forment les sciences océaniques, en posant un cadre international de coordination et de partenariats. Elle doit aussi mettre l’accent sur l’aspect environnemental et socio-économique, pour proposer des applications concrètes qui permettent aux décideurs politiques de prendre des décisions en disposant de tous les éléments nécessaires. Enfin, parce que chacun, pour réussir, doit se sentir concerné, la Décennie doit aussi soutenir ce que les anglo-saxons nomment l’« Ocean literacy ». Un terme que l’on peut traduire par la connaissance de l’Océan, qui doit faire de chacun de nous des citoyens plus éclairés sur son rôle.
Trouver des financements
Le but de la Décennie est également de multiplier les sources de financement dédiées à la recherche océanique. On estime aujourd’hui que les dépenses qui lui sont consacrées représentent, selon les pays, entre 0,04% et 4 % seulement du total investi en recherche et développement. Or les investissements nécessaires, que ce soit en moyens technologiques (flotte océanographique, robots, exploitation d’images satellites…) ou en moyens humains (missions de terrain mais aussi travaux en laboratoire et traitement des données) sont énormes.
Atteindre l’ODD 14
L’augmentation globale de nos connaissances sur l’Océan doit aussi permettre, à terme, d’accélérer la mise en œuvre de l’Objectif de développement durable 14 (ODD 14), « pour la conservation et l’exploitation durable de l’Océan, des mers et des ressources marines ». Rappelons que près de de trois milliards de personnes dépendent directement de la biodiversité marine pour subvenir à leurs besoins. Une grande partie de ces populations côtières sont par ailleurs issues de pays en voie de développement qui ne sont pas forcément en capacité financière de prendre les mesures de préservation nécessaires.
Site de la Décennie des sciences océaniques
Image Sandrine Ruitton.