Face à l’épizootie qui touche la grande nacre depuis 2016, plusieurs lagunes méditerranéennes semblent servir de refuge à l’espèce : une étude menée il y a quelques semaines dans l’étang de Thau confirme la bonne santé des coquillages.
Depuis 2016, la grande nacre Pinna nobilis (L.1758), espèce endémique de Méditerranée, est victime d’une épizootie (parasitose liée à un Haplosporidium), généralisée à l’ensemble du bassin méditerranéen. Protégée au niveau européen depuis 1992 (directive 92/43/CEE), l’espèce a récemment été reconnue et classée « en danger critique d’extinction » sur la liste rouge mondiale des espèces menacées de l’UICN.
Mais il semblerait, comme une équipe de chercheurs de l’Institut l’avait déjà observé dans l’étang de Diana en Corse il y a quelques mois, que les lagunes constituent des zones refuges, dans lesquelles les populations ne sont pas impactées par le parasite.
Une population suivie depuis de nombreuses années
En Occitanie, les premiers cas de mortalité ont été signalés en 2018, dans le secteur de Banyuls-sur-Mer, avant que l’épizootie ne s’étende. Une nouvelle étude, menée dans l’étang de Thau par Mathieu Foulquié, Renaud Dupuy de la Grandrive, Nicolas Dalias et Nardo Vicente, semble confirmer l’hypothèse. Les chercheurs ont choisi de mener leur étude sur des sites où les grandes nacres sont suivies depuis plusieurs années, ce qui permet d’avoir des éléments de comparaison concrets. Des campagnes d’observation ont donc été réalisées en mai et en juin 2020 au sein des populations déjà recensées.
Ces nouvelles investigations montrent que les populations sont en bonne santé, avec une mortalité réduite qui semble être essentiellement naturelle, et qu’elles continuent à se renouveler régulièrement.
Inventaire et état de santé des populations de Pinna nobilis (L.1758) dans l’étang de Thau (Hérault, France), 2020. Mathieu Foulquié, Renaud Dupuy de la Grandrive, Nicolas Dalias et Nardo Vicente.
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En haut, nacre juvénile dans un herbier de zostères. Ph. M. Foulquié