Le Sommet Action Climat et la remise officielle du rapport Océan et cryosphère du GIEC, à quelques jours d’intervalle, marquent la nécessaire prise en main de notre destinée climatique : comme le rappelait Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, dans une tribune du quotidien Le Monde au printemps dernier, nous devons coûte que coûte « gagner la bataille du climat ».
Un Sommet Action Climat pour accélérer les prises de décision
Le Sommet Action Climat du 23 septembre, organisé par António Guterres, secrétaire général de l’ONU, se veut un accélérateur de la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le changement climatique. Certes, les pays signataires ont déjà élaboré des plans d’action, mais ils seront insuffisants pour limiter la hausse du réchauffement climatique à un niveau inférieur à 2°C. Face à l’urgence, António Guterres réclame aujourd’hui, de la part de tous, un effort supplémentaire et immédiat : « Seules des ambitions considérablement plus élevées, a-t-il dit, feront l’affaire. C’est la raison pour laquelle le Sommet ciblera les domaines qui se situent au cœur du problème, à savoir les secteurs qui génèrent le plus d’émissions et les domaines dans lesquels le développement de la résilience aura le plus grand impact. »
Le sommet, qui doit réunir membres de gouvernements, mais aussi décideurs des milieux financiers, et représentants de la société civile, doit permettre de mettre en place, à très court terme, des mesures dans le sens d’économies plus « propres », qui s’appuient sur la résilience des écosystèmes, et sur leur capacité à absorber les chocs liés aux changements climatiques.
Atteindre les objectifs définis par l’Accord de Paris n’est aujourd’hui plus une option, mais une nécessité.
Un rapport Océan et cryosphère qui pointe l’urgence de la situation
Ce rapport spécial du GIEC consacré à l’Océan et à la cryosphère (banquise, glaciers, calottes polaires et permafrost) met en lumière la même urgence. S’il ne sera officiellement remis que le 25 septembre à Monaco, une partie de son contenu a d’ores et déjà été dévoilé. Les conclusions des experts sont alarmantes. Elles évaluent à la fois les impacts des changements climatiques sur les écosystèmes océaniques, côtiers, polaires et montagnards, mais aussi leurs impacts sur les populations. On peut citer par exemple, parmi quelques chiffres, une hausse annoncée de 40 cm du niveau des océans d’ici à 2100, en raison de la fonte des glaciers et des calottes polaires, le déplacement de plus de 280 millions de personnes à travers le monde, mais aussi le dégel de la majeure partie du permafrost, qui libèrerait dans l’atmosphère une énorme quantité de carbone piégé dans les sols gelés…
Le tableau est peu réjouissant, accompagné sans doute d’une multiplication des épisodes d’inondation, de cyclones plus puissants, d’une augmentation de l’acidification des océans qui mettra de plus en plus en péril les écosystèmes marins…
L’heure n’est donc plus à la prise de conscience, mais aux actions immédiates, ciblées, et efficaces. A tous les niveaux.