Peter Thomson, Envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour les océans, était ce week-end l’invité de Patricia Ricard sur l’île des Embiez, lors de l’Assemblée générale de l’Institut.
Cette assemblée générale aura été pour lui l’occasion de découvrir certains enjeux environnementaux spécifiques à la Méditerranée.
A travers les travaux menés par les chercheurs de l’Institut, plusieurs thèmes ont été évoqués, tous au cœur des défis écologiques à relever pour la survie de l’Océan : restauration des habitats des petits fonds côtiers, solutions innovantes pour rendre l’aquaculture durable sans générer de pression supplémentaire sur les stocks halieutiques, détection de l’ADN environnemental pour une meilleure surveillance de la biodiversité…
De la restauration des habitats côtiers au recyclage des plastiques
D’autres intervenants, extérieurs, ont présenté différentes mesures de préservation : par exemple, Chloë Webster, jusqu’à peu responsable scientifique chez MedPAN et aujourd’hui consultante, est revenue sur l’importance de la mise en place d’Aires Marines Protégées, en insistant sur le fait que l’important n’est pas tant de multiplier les AMP, mais plutôt de les doter d’outils, et de financements, qui leur permettent vraiment de protéger leur territoire ; Christian Decugis, entre autres fonctions président de l’APAM (Association pour la Pêche et les Activités Maritimes), a lui insisté sur le rôle de « sentinelles de la mer » que remplissent les pêcheurs, et a rappelé que l’important pour préserver la ressource, est « la bonne utilisation des outils de pêche, même pour de tous petits bateaux ». Il a également rappelé que la préservation fonctionne, « comme en témoigne le thon rouge, dont la biomasse est revenue au niveau des années 50, grâce à des mesures d’interdiction de prélèvement pendant des années. » Marine Fidelle, d’Ecocéan, a présenté les techniques d’élevage de post-larves de poissons et la mise en place de biohuts qui permettent d’augmenter le taux de survie des juvéniles. Simon Bernard, de Plastic Odyssey, a rappelé que « nous ne pourrons pas nettoyer les océans », mais que nous pouvons réduire notre utilisation des plastiques et apprendre à les valoriser en les recyclant. Damien Leloup, a évoqué une mission menée par la Walter Munk Foundation for the Oceans dans l’Altaussee, un lac autrichien lui aussi concerné par la pollution. Enfin, Cécile Devillers, spécialiste de la RSE chez Ricard, a expliqué qu’une réelle prise de conscience se fait au sein des entreprises, du choix des matières premières à la fin de vie des objets produits, mais que l’on manque souvent encore de connaissances sur les solutions les plus judicieuses.
Peter Thomson, garant de la mise en œuvre de l’ODD 14
Autant d’interventions qui s’inscrivent directement dans le domaine de compétence de Peter Thomson. Son rôle, rappelons-le, est d’appuyer la mise en œuvre de l’ODD14, objectif de développement durable N°14, « vie aquatique », en travaillant avec tous les acteurs concernés : la société civile, les milieux scientifiques, le secteur privé et les autres parties prenantes.
Le but est notamment de continuer à faire vivre les quelque 1 400 engagements volontaires pris lors de la Conférence sur les océans, et de veiller à leur mise en œuvre. Ancien représentant permanent des îles Fidji auprès des Nations unies, le diplomate met aujourd’hui toute sa compétence et son énergie au service de la cause des océans. « Une respiration sur deux, déclarait-il il y a quelques mois, provient d’oxygène produit par l’0céan. Alors il est temps pour nous de faire des changements radicaux ».
(Ph. C. F-B)